Que vous soyez maître d’ouvrage à la veille d’un grand projet ou concepteur au démarrage d’une nouvelle esquisse, donnez du sens à vos projets et intégrez la sobriété énergétique comme une pièce maîtresse de ce nouveau départ ! Allez au-delà du Q-ZEN !
Ainsi, dès la conception, les premiers réflexes sont de réfléchir aux espaces et aux ouvertures en fonction de l’implantation du bâtiment et de l’orientation du terrain.
- L’objectif étant de maximiser les apports solaires (économie d’énergie pour le chauffage) et d’intégrer des stratégies passives de lutte contre la surchauffe (économie d’énergie pour le refroidissement).
- Le travail sur l’enveloppe est exemplaire : exit le K 35, préférez une approche visant à limiter le besoin net de chauffage de l’habitation. Dans la conception passive, ce besoin net de chauffage doit être inférieur à 15 kWh/m².an.
- Une isolation d’excellence va de pair avec une étanchéité à l’air performante. Là aussi, exit la valeur par défaut de la PEB : on préfèrera réaliser un test d’étanchéité à l’air (communément appelé Blower-door) pour s’assurer de la performance réelle de l’enveloppe et détecter d’éventuelles fuites. Pour le standard passif, le résultat du Blower-door (appelé n50) doit être ≤ à 0,6 volume par heure.
- Une ventilation double-flux complètera l’ensemble des démarches. Elle est préférée à d’autres systèmes d’extraction pour sa capacité à récupérer les calories de l’air sortant : une économie d’énergie non négligeable et un fameux gain au niveau du confort également. De plus, elle est facile à intégrer dans un projet neuf.
- L’enveloppe ayant bénéficié d’une approche sobre cohérente, la démarche se poursuivra au niveau des systèmes. Que ce soit pour la production de chauffage ou d’eau chaude, le réflexe sera de choisir les systèmes les plus performants, c’est-à-dire qui consomment le moins possible pour un maximum d’apports caloriques possibles. C’est également à ce stade que les choix induiront le niveau de consommation en énergie primaire que le bâtiment atteindra. Selon le vecteur énergétique (gaz, électricité, biomasse,…) et la performance de l’ensemble du système (rendement de production, régulation, distribution et émission), le bâtiment prélèvera plus ou moins d’énergie disponible dans l’environnement.
- La sobriété s’étudie donc jusqu’au bout !
- Enfin, et seulement après l’ensemble de ces démarches, le bâtiment pourrait être équipé de systèmes de production d’énergie renouvelable si cela s’avère nécessaire. Ces derniers auraient alors un véritable sens ; après avoir travaillé au maximum sur l’économie d’énergie (celle qu’on ne devrait pas consommer), on peut veiller à investir plus raisonnablement dans l’autoproduction de l’énergie résiduelle (celle qu’on est obligé de consommer).
- Finalement, construire Q-ZEN sans réelles réflexions sur la sobriété du bâtiment, impliquera de chauffer davantage le bâtiment pour le même confort que celui observé dans un bâtiment passif. Pire encore, si aucune ambition n’est observée au niveau de l’enveloppe, les systèmes de chauffage seront plus puissants et/ou la quantité d’énergie renouvelable nécessaire sera plus importante. Dans un cas comme dans l’autre, la construction Q-ZEN sera plus chère à l’utilisation et plus impactante au niveau environnemental.
A l’heure où les économies d’énergie et la hiérarchie d’usage sont parmi les actions clés pour relever le défi climatique, nous invitons l’ensemble des décideurs à promouvoir davantage la sobriété énergétique des bâtiments, à adapter la réglementation en vigueur pour l’encourager et à soutenir les maîtres d’ouvrage, concepteurs et constructeurs qui depuis de longues années, se battent à nos côtés pour faire de la sobriété énergétique le standard de construction de demain.